C’est une des méthodes « douces » les plus prisées de la profession. Sans manipulation vertébrale ni mouvement articulaire brusque, cette technique propose une approche de la santé qualifiée de « vitaliste », c’est à dire traitant le corps dans sa globalité. Une approche qui a su convaincre tant chiropracteurs qu’ostéopathes…
SOT, la vision de DeJarnette:
Dans les années 1920, Bertrand de Jarnette alors ingénieur de métier subi un accident grave. C’est suite à des manipulations vertébrales pour aider ses blessures que, selon ses mots, « sa vie fut sauvée ». Il entreprit dès lors de suivre une formation d’ostéopathe puis de chiropracteur…
Chercheur infatigable, il n’aura de cesse de vouloir comprendre les mécanismes sous-jacents des pathologies du corps humain.. et ce jusqu’à sa mort en 1992.
Une conception vitaliste :
Etudiant dans les années 1920, le Major DeJarnette questionnait déjà les principes fondateurs de la chiropractie et de l’ostéopathie. La subluxation vertébrale (voir mon article dédié ici) qui régissait déjà l’acte thérapeutique des chiropracteurs semblait incomplet à ses yeux.
Il comprit rapidement que des interactions bio-mécaniques étaient constamment à l’œuvre dans l’organisme:
- le crâne, par exemple, pouvait très bien se retrouver « figé » ou « désaxé » à cause d’une bascule de bassin, notamment…
- des structures viscérales défaillantes (un problème de muqueuse gastrique par exemple) pouvaient induire un dysfonctionnement des vertèbres correspondantes à cet organe…
Ces concepts étaient étrangers aux chiropracteurs classiques, qui considéraient uniquement la suprématie vertébrale (ou la compression des nerfs suite à un déplacement vertébral) comme seule et unique cause aux problèmes du corps humain…
A tel point qu’une rivalité se faisait déjà sentir dans les années 1930, entre chiropracteurs « spécialistes des vertèbres » et les adeptes de cette vision globale ou vitaliste du corps humain qu’est la SOT..
Ainsi, Bertrand deJarnette passa près de 70 années de sa vie en recherche des principes bio-mécaniques qui régissent l’organisme et la santé. On lui doit prêt de 100 publications, dont son manuel définitif de 1984, l’aboutissement d’un demi siècle passer à observer les phénomènes biologiques et les interactions mécaniques, vicérales ou crâniennes permettant de comprendre pourquoi un patient est en bonne santé ou non.
En 1930, lorsque Major B. DeJarnette vint rendre visite à BJ Palmer, le fils du fondateur de la chiropractie pour s’entretenir des progrès techniques accomplis par chacun, ce dernier lui annonça non sans agacement:
« Major, la prochaine fois que venez rendre visite au collège Palmer, s’il vous plaît, n’appelez pas. »
Concepts basiques en SOT:
La réciprocité Crâne – Bassin:
SOT (ou Sacro-Occipitale technique) est avant tout une méthode globale en chiropractie qui s’intéresse au Fluide Cérébro-Spinal et à sa bonne répartition dans les méninges.. du coccyx jusqu’au cerveau.
Le crâne, le bassin et les vertèbres interagissent entre eux par le biais de ce fluide. Un déplacement du bassin pourra ainsi avoir un impacte sur le bon alignement des os crâniens, par exemple…
Les 3 catégories de pathologies selon SOT :
Les applications cliniques, dans un premier temps, se font au travers de 3 protocoles basiques : les catégories I, II et III:
- Catégorie I: c’est le traitement des torsions méningées par excellence. Celle qui va tenter de « dévriller » l’organisme dans sa globalité afin de retrouver une circulation homogène du fluide cérébro-spinal.
- Catégorie II: Le chiropracteur considère ici que le bassin, les hanches, le crâne et d’autres structures encore sont « déplacées », ou subluxées. Il faudra alors les repositionner ou leur redonner une mobilité normale.
- Catégorie III: Elle correspond au profil du patient qui est verrouillé ou figé. Typiquement dans le cas d’une sciatique ou d’une lombalgie aïgue… Le praticien cherchera ici à relâcher les tensions musculaires, les « fixations généralisées » de l’organisme, et notamment entre le bassin et la dernière vertèbre lombaire…
Ces 3 catégories sont en lien les unes aux autres. Une catégorie III sera toujours plus prioritaire dans les traitements qu’une Cat II, elle même à traiter en priorité vis à vis d’une Cat I. Telles des poupées gigognes ou les « couches d’un oignon », un problème de Catégorie I se trouve toujours masqué par une Catégorie II , elle-même sous une Cat III, le cas échéant…
Les procédures dites « des blocks »:
Les 3 catégories sont ensuite traitées à l’aide de procédures manuelles, consistant à :
- positionner des blocks (sorte de coins) sous le bassin, afin de corriger la posture de celui-ci (voir photo ci-dessus)
- traiter certaines hyper-tonicités musculaires, sur les fessiers notamment,
- corriger les « fautes » crâniennes qui surviennent par le biais des méninges, et libérer ainsi des tensions qui ont lieu entre les os du crâne.
Lorsqu’un patient se présente avec une catégorie III, il y a de grande chance pour que la prochaine visite soit effectué en catégorie II, puis en Catégorie I lors d’une 3ème visite.
Une fois les trois procédures standards passées en revue et corrigées, le patient se retrouve dans une état postural et neurologique généralement différents que lorsqu’il arrive chez le chiropracteur pour la première fois!
« Si vous deviez ne pratiquer qu’un seul outil de tout l’enseignement SOT, pratiquez le relâchement des méninges crâniennes. »
Major Bertrand deJarnette
Approches viscérales et crâniennes de SOT:
L’approche de DeJarnette ne s’arrête pas aux 3 catégories pré-citées. Différentes recherches ont amené les chiropracteurs SOT à développer des outils thérapeutiques très efficaces… dans de nombreux cas cliniques.
Voici trois principaux outils avancés en SOT :
1. Les Fibres Diagnostiques:
Elles sont de deux types:
- les fibres Occipitales
- les fibres du Trapèze moyen.
Toutes deux sont localisées sur le muscle du Trapèze ou du SCM, et ont pour but de diagnostiquer des dysfonctionnements dans l’organisme:
A la palpation de zones précises sur ces muscles, le chiropracteur recherche un ressenti de « ganglions » ou de « noeuds » sous ses doigts.
- Pour le trapèze, 7 points bien délimités sont présents sur chaque trapèze gauche et droit. A chaque point correspond un dysfonctionnement ou déplacement articulaire d’un ou deux segments vertébraux, selon la distribution suivante:
- Pour l’occiput, les fibres du trapèze et du SCM s’accrochent sur l’occiput et forment ici aussi des « ganglions » palpables en cas de dysfonctionnements (voir dessin ci-dessous).
Là encore, 7 points de part et d’autre du crâne, mais avec cette fois 3 lignes de correspondances:- Ligne 1: même concordance que pour les lignes sur le trapèze vue ci-dessus, en lien avec un segment vertébral.
- Ligne 2: chaque « ganglion » correspond cette fois au dysfonctionnement d’un organe précis
- Ligne 3: chaque « ganglion » correspond ici à une pathologie sur un organe précis, selon le numéro du ganglion trouvé…
2. Traitements viscéraux: le principe CMRT
CMRT est l’acronyme de Chiropractic Manipulative Reflex Technique.
C’est le « prolongement thérapeutique » des diagnostiques cités au-dessus: la ligne occipitale permettant de détecter un dysfonctionnement viscérale (sur la ligne 2). Chaque organe sera ensuite traité avec cette procédure propre à la Sacro-Occipitale Technique: la CMRT.
Généralement, un protocole de 3 manipulations sur certains tissus mous spécifiques est effectué… Le protocole varie bien sûr selon l’organe visé! Cette partie du SOT fut développé suite à la constatation que des troubles de la santé peuvent survenir à cause d’un dysfonctionnement viscéral d’abord. Contrairement à la vision neurologique « suprémaciste » jusqu’alors acceptée en chiropactie, le dérèglement d’un organe peut tout à fait être à l’origine d’un trouble postural, vertébral ou mécanique. On appelle cela le réflexe viscéro-somatique.
3.Traitements crâniens en SOT: la craniopathie
Dans le prolongement des 3 catégories citées plus haut, la craniopathie est fondée par DeJarnette dans les années 1930. Le chiropracteur va ici affiner le traitement de la voûte crânienne commencé dans les catégories I, II ou III.
A l’instar des articulations vertébrales, il s’agira ici de redonner une certaine « mobilité » entre les os du crâne, ou plus précisément de restaurer le mouvement respiratoire primaire (MRP) qui anime la voûte crânienne.
Ou de retrouver la mobilité entre chaque suture crânienne, en quelque sorte…
Le MRP, c’est un cycle d’ouverture-fermeture du crâne (microscopique) qui s’opère à raison de 12 cycles par minute. Lorsque ce dernier est perturbé, le fluide céphalo-rachidien ne circule plus de façon harmonieuse dans les méninges. La chiropractie et l’ostéopathie seront les premières professions de santé à relever ce phénomène, dans les années 1920.
Ce phénomène de respiration crânienne ne se limite pas à la partie haute du corps. Le bassin aussi possède ce mouvement, dans une certaine mesure.
Un des élément notoire à relever ici est la correspondance qui existe entre les os du HAUT et du BAS du corps. Comme si la perturbation d’un mouvement crânien bien précis avait une sorte « d’écho » avec le bassin!
On appelle cela le phénomène des réacteurs LOVETT.
De même, la vertèbre L5 peut être en « résonnance » avec C1 ou l’Atlas, la L4 avec l’Axis etc… Ceci incite le chiropracteur à toujours bien vérifier le « réacteur Lovett » d’une structure, afin d’être le plus exhaustif possible dans ses traitements. Ce phénomène de réaction cranio-sacrée est aussi mis en avant en Kinésiologie Appliquée…autre technique de chiropractie.
« Quand vous êtes amenés à poser les mains sur le crâne d'un patient, soyez certains d'avoir les mains propres, des intentions positives et de l'amour en vous... »
Major Bertrand deJarnette
Les sutures crâniennes sont certainement la partie la plus vaste et méticuleuse de la Sacro-Occiptale Technique. On cherche ici à « écouter » avec les mains toute forme de perturbation ou de fixation des structures… tant crânienne que pelvienne.
Les résultats cliniques d’une telle approche sont souvent imprévisibles et étonnants! Nul praticien ne serait en mesure de prévoir les effets concrets de telle ou telle défaillance crânienne constatée chez un patient… Mais comme certains chiropracteurs aiment à le dire souvent à ce sujet:
« Trouvez la subluxation, ajustez là, et laissez ensuite le corps tranquille ! »
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Mon fils de 25 ans souffre d états dépressifs avec des obsession de propreté… Je ne veux pas employer des termes comme » troubles obsessionnels », ou « toks » car, il n a jamais été diagnostiqué.
Ne veut pas prendre de traitements allopathiques…
Il a des moments où il semble aller mieux. En ce moment, c est très difficile pour lui.
Il souffre psychologiquement…
Je ne sais comment l aider…
Ce traitement peut il l aider justement ?
Bonjour,
Oui, il y aurait des traitements susceptibles de l’aider. Veuillez vous reporter à mon article sur les troubles d’ordre émotionnels. Il se peut qu’un événement ou des stress chroniques aient induit cet état actuel pour lui. Un chiropracteur pouvant traiter les somatisations ou troubles neuro-émotionnels sera sûrement le plus apte à l’aider.